Parmi les joueurs qui ont réussi leur carrière à un moment où il était bien difficile de gagner et surtout de conserver sa titularisation, tant les talents ne manquaient pas chez plusieurs équipes, et en particulier chez l’USK, Driss Loumari était l’un de ces joueurs. Et tout en faisant les beaux jours de l’équipe kacémie, il a réussi sa carrière professionnelle.Depuis qu’il a mis fin à la pratique du football, plusieurs saisons se sont écoulées. Et comme la plupart des joueurs, il s’est reconverti dans la carrière d’entraîneur pour assurer la direction technique de son ex-équipe qui évolue actuellement en GNFE II. Lors d’une rencontre que nous avions eu avec lui, Loumari n’est pas allé par quatre chemins pour nous livrer ses impressions aussi bien sur le passé que sur le présent de cette équipe aux énormes potentialités humaines. Le plus impressionnant, en l’ayant comme interviewé, était le fait qu’il parlait comme une personne terre à terre et non comme le joueur qui a reçu le plus grand nombre de paris dans les casinos en ligne canadiens de première classe.
Al Bayane : L’USK dans le temps et l’espace ?
Driss Loumari : Par le passé, l’USK était soutenue par tous les détenteurs de fonds et les notables à l’intérieur de la ville et même au niveau de la province. Ce qui lui a permis de se placer parmi les meilleurs clubs du pays. Le fait de pourvoir l’équipe nationale en éléments de valeur en est une preuve. Hélas de ce passé rien n’a pu résister au temps avec tous ses changements. En conséquence l’équipe a connu un recul, mais ce qui est encouragé pour l’USK, c’est que la ville de Sidi Kacem est un riche grenier pour les futurs talents, à la seule condition de les découvrir à temps pour les encadrer dans des conditions favorables à leur épanouissement. Et même si l’équipe n’est pas fortement concurrencée au niveau local, dans le recrutement des jeunes pour la pépinière, nous regrettons l’absence des moyens matériels à la hauteur de nos aspirations.
Pourtant la ville et sa province ne manquent de rien ?
Théoriquement oui. La ville a même de quoi entretenir non une équipe, mais plusieurs. Seulement, nous notons qu’il y a un certain éloignement dans les relations entre les associations sportives et leur entourage. Ce n’est d’ailleurs pas une exception pour l’USK dont la situation s’est aggravée après la suspension de la subvention accordée par la SCP. Alors qu’elle devrait être augmentée, n’empêche que pour compenser à ce qu’elle cause à la ville comme mal, cette subvention fut retirée. L’aide du conseil municipal et de quelques donateurs ne pourrait suffire pour faire face aux charges de plus en plus lourdes.
Et malgré tout ?
La vie continue. En attendant que les choses changent pour l’activité sportive en général dans la ville de Sidi Kacem, et pour le football en particulier nous continuons à croire en l’avenir. Et c’est pour cette raison que l’USK a repris la formation des jeunes après une vaste campagne de prospection pour dénicher les joueurs de demain. De nos jours, l’équipe joue avec des éléments dont la moyenne d’âge varie entre 17 et 19 ans. Et nous sommes satisfaits du rendement de notre effectif. Notre objectif pour cette saison n’est pas la montée en GNFE I. Mais plutôt la formation et la préparation d’un bon nombre de jeunes pour permettre à l’équipe de tirer profit en les prêtant ou en les cédant à titre définitif à d’autres équipes. Bref nous visons la création des ressources matérielles à partir de nos ressources humaines. Jusqu’à présent, les responsables font de leur mieux pour gérer la situation. Mais le problème matériel reste un grand obstacle devant l’équipe qui ne peut espérer d’autres issues qu’un maintien.
La montée en GNFE I est reportée à une date ultérieure, où l’USK aura suffisamment de ressources fixes pour pouvoir subvenir à tous ses besoins, sans trop compter sur les donateurs. Ce qui tranquillise l’équipe actuellement, c’est le retour du public, pas nombreux comme avant, mais déjà fidèle. Ce point est très important pour le soutien moral.
Comme la montée n’est pas votre objectif cette saison, vos charges ne seront pas lourdes ?
Même si cette question est à poser aux dirigeants, je peux vous dire que l’entretien d’une pépinière telle la nôtre demande un budget très important. Car il n’y a pas de plus coûteux que de préparer l’avenir. Et à l’USK, on investit gros pour réussir cet objectif.
Et après cette saison ?
Nous espérons récolter les fruits de nos efforts pour redonner à l’USK sa place d’avant sa relégation, sur des bases solides qui pourraient lui garantir une longue vie au sein de l’élite du football national.